J211
Je survole le Minas Gerais, champs et carriéres de pierre. Jonas me récupere a l'université et je fais connaissance de son coloc Fernando le temps d'un café qui trouve sa place entre mégots et capsules de bieres... bienvenue dans le vie étudiante de BH. Le soleil brille, la musique et les conversations envahissent la maison, tout va bien. Je retouve Davi et Anna le soir, mais je suis KO debout.
J212
Visite inopinée de Mlle Infection Urinaire. Je laisse tomber la danse et absorbe des litres de thé en lisant Mafalda. Je profite d'une accalmie pour aller voir le marché central avec Jonas qui me fait découvrir les cordes de tabac entre piments, fromage, oiseaux, miel en capsule, acai au guarana et paniers d'osier. Ce soir culture musicale enchocolatée de gateau a l'ananas.
J213
Je ris de mon pipi bleu de méthylene, la couleur fait passer la douleur... Jonas m'emmene a une sorte de fete de l'apéro sur fond de cavaquinho, polenta frite et bere, puis chez des amis a lui. Un couple de vieux-jeunes : 22ans, master psychosociophilo, écoutent du jazz branché ou de l'électro expérimental, fument et boivent entre deux discours politiques, se croient libérés mais sont archi conservateurs. Ils me soulent avec leur air de "pas besoin de sortir de chez moi j'ai déja tout appris dans les livres". J'ai hate de retrouver Mafalda et le thé. Mais le pouvoir absorbant du sofa des garcons n'attire pas que moi : un couple en détresse débarque et squatte tandis que Jonas supporte mes instructions militaires dans l'élaboration des crepes.
J214
Direction Brumadinho, a 60 km. virages, pavés et dos d'anes font de l'arrivée a Inhotim un soulagement. ce gigantesque jardin botanique se parcourt a pieds, et les petits chemins menent a des galeries ou sont exposées des oeuvres d'art moderne des plus completes aux plus creuses. Le "Desvio para o vermelho" de Cildo Meireles, installation qui se vit en rouge, nous laisse enchantés, un habile jeu de peinture trompe nos yeux : ne pas s'appuyer, il n'y a pas de vitre ! Nous nous gavons toute la journée de promenades dans les jardins, d'images, de volumes, de sons...
Manger un bout dans le quartier et rentrer parce que moi le futbol...
J215
Nous récupérons davi encore tout cotonneux de son weekend, et prenons la route d'Ouro Preto. Montagne, foret, et quelques bleds inactifs... En ville, la semaine sainte se prépare, des estrades sont montées, pretes a accueillir de grandes messes, et des tentures pendent aux fenetres aux montants colorés. Ca monte, ca descend, le blanc des murs éclate sous le soleil. Apres un café dans un chic salon de thé encombré par la seule voix de notre voisin de table - begue pour ne rien gacher -, nous conversons au soleil au pied de l'église Sao Fransisco de Assis. La facade de pierre taillée est presque gaie, au contraire des tetes de mort a l'entrée du cimetiere. Engarafamento au retour a la grise BH, et le sofa magique.
J216
Les garcons sont partis a l'école, maman Adé fait le ménage. Et puis a mon tour d'aller a l'UFMG. Drole d'impression de me retrouver a nouveau sur un campus... Immense. Des voitures sont garées sous les palmiers, et y a pas une 4L pourrie ou une carrosserie fatiguée. Tout le monde n'est pas égaux, les études sont un luxe. Je me fait accompagner par une étudiante dans un grand batiment, et le cours de samba de gafieira commence. Un quelquechose de son et de tango relax. Muito bom !
Le sofa a beau insister pour que je reste, Jonas finit par m'amener á la gare routiere. Veille de vacances de Paques, les files aux guichets s'étirent a n'en plus finir, les brésiliennes sophistiquées ont des valises énormes. Moi qui trouvait mon sac déraisonnablement lourd... Le sofa magique a gardé mon duvet, en un coup de jonasmobile je le récupere, dis aurevoir, et m'endors a coté d'une dame aux paquets encombrants.