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Étape 6-13> Le Brésil : Rio de Janeiro

Rio de Janeiro - Christ au Por do sol 2

 

J217

Bus, bus, bus... Et grimpette dans les rues de la favela où se trouve ma pousada. Entre deux respirations je m'émeus de la vue sur le Pão de Açucar, je suis à... Rio !!! Les gens sont super sympas et m'indiquent le chemin dans le dédale d'allées en béton. Pas le temps de dire ouf, me voilà avec Inès, Matt, un petit singe et des sauterelles déguisées en caillou, à l'assaut du Corcovado. Le voilà, le fameux. Les bras ouverts sur la ville, le Cristo Redentor semble serein, indifférent à la saturation en touristes qui le mitraillent et l'imitent. Plus tard, non loin des arches de Lapa, la cathédrale en forme de vaisseau spatiale, et l'escalier de Seladon. Ce vieux grincheux moustachu renouvelle sans cesse son œuvre colorée, encarrelage obsessionnel de quelques 215 marches. Après, on s'agrippe pour ne pas tomber du mini tram jaune en route vers Sta Teresa qui se la raconte un peu en mode hippie-chic.

 

J218

Il est tôt dans la fraicheur de la terrasse. Ça commence : la ville se met à rougir, les lampadaires s'éteignent à mesure que le soleil apparaît, le Pain de Sucre se teinte petit à petit, et la favela se réveille sous l'insistant klaxon du boulanger décidé à vendre sa production, en équilibre sur sa tête.

Ipanema : sur l'avenue parallèle à la plage, skateurs, cyclistes et piétons se disputent le macadam en un défilé exagéré sur le thème de "c'est moi le plus beau". Au milieu de l'océan de parasols rouges je m'installe, à touche touche avec les voisins. Les vagues n'ont l'air de rien, mais à la première qui cogne mes genoux, je fais des roulés boulés entre mousse et sable... Mon maillot ne sais plus où se mettre. Je vais me rasseoir aussi dignement que possible devant un groupe d'ados hilares. Balade jusqu'à Copacabana, j'admire le paysage, les montagnes, les îles, le ciel bleu, les sculptures de sable et celles de silicone. Et je marche encore, jusqu'au Pain de Sucre. D'abord la queue. Le bondinho s'élance, et quelques instants plus tard je profite d'une vue incroyable : la nuit tombe, le Christ brille dans une lumière orange, les lueurs de la ville épousent les courbes des plages. C'est beau. En rentrant à la favela je me perds, Gabriel me guide, me donne des conseils. Je ne les écoute pas tous, ce qui me vaut d'escalader un rocher, passer dans le trou d'un mur, traverser un toit dont j'ignore si c'est une maison ou un chemin... Je ressors diner à Lapa avec Days et Natalie, donne la fin de mon poulet à un gars qui voulait de l'argent, observe le défilé de talons aiguilles, esquive un prostibulo et rentre en combi W. Gabriel est à l'entrée de la favela, tour de garde jusqu'à 4h.

 

J219

Ipanema épisode 2, Por do Sol magnifique depuis le rocher... Açai et un hamburger degueu dans une boulangerie tenue par un papy à l'ancienne : crayon sur l'oreil, moustache fournie et gomina. Charmant. Ce soir je retrouve Anna sous les arches : nous allons au Scenarium avec ses amis. "C'est pour la petite bourgeoisie qui boit du champagne..." donc ça me fatigue vite. La présence de ma copine, de la samba en live et du funk ne me suffisent pas. Je rentre dans un combi nase entre un guitariste dreadeux et une fille maigre à l'air stone. Je descends trop tôt. Je lève les yeux. Mon sang se glace : il y a un pendu au poteau. Je me convainc que c'est un pantin et file, le cœur battant, tentant d'ignorer les énormes chauve-souris au dessus de ma tête et les rats qui s'échappent des poubelles. La côte qui longe le centre des alcooliques anonymes, l'entrée de la favela, pas de sentinelle, il est demain 5h déjà.

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